vendredi 15 juillet 2016

Crime d'honneur d'Elif Shafak


« Ma mère est morte deux fois. » C’est par ces mots qu’Esma, jeune femme kurde, commence le récit de l’histoire de sa famille née sur les rives de l’Euphrate et émigrée à Londres en 1970.

L’histoire, d’abord, de sa grand-mère dans le village de Mala Çar Bayan, désespérée de ne mettre au monde que des filles, elle qui sait combien la vie ne les épargnera pas. L’histoire de sa mère, Pembe la superstitieuse, et de sa tante, Jamila la guérisseuse, sœurs jumelles aux destins très différents. L’histoire des hommes aussi, celle de son père, tour à tour aimant, violent, fuyant, et celle de ses frères, Yunus le rêveur, et Iskender. Iskender, l’enfant chéri de sa mère, la « prunelle de ses yeux », son sultan. Son meurtrier.
Enfin, l’histoire de ces immigrés qui ont choisi l’exil pour vivre de miracles et croire aux mirages, qui ont choisi la liberté et l’amour quand d’autres restent ancrés dans les traditions et portent au pinacle l’honneur d’une famille.



Avis et note 

17/20

Elif Shafak était une auteure que j'avais envie de découvrir depuis peu. Écrivaine turque luttant contre le xénophobie et le sexisme, Elif Shafak doit être lue au moins une fois dans sa vie c'est ma déclaration du jour !
Tout d'abord ce roman traite de plusieurs sujets sensibles encore aujourd'hui : l’immigration, la xénophobie, l'intégration sociale, la place de la femme dans la société.
A travers ces différents thèmes, l'auteure inclut l'amour, l'amitié et la famille.
Tout ce mélange créé un livre fantastique et riche
C'est clairement presque 500 pages d'émotions qui vous transpercent le cœur. 
Je ne vais pas vous résumer le roman puisque la quatrième de couverture s'en charge très bien. 

A travers la Turquie et l'Angleterre nous voyons défiler les aléas heureux mais plus souvent malheureux de la famille d'Esma. Tout commence dans les années 45 en Turquie puis le récit oscille vers les années 70 où nous retrouvons Esma adolescente et enfin 20 ans plus tard Esma adulte.
Avec ces variations de temporalités nous pourrions nous demander comment l'auteure n'a pas pu nous perdre. Clairement le gros point fort de ce roman c'est la maîtrise incroyable de la structure du texte et de sa temporalité. 
On ne cesse de varier entre 45, années 70 et 90 sans pour aucun être perdu.

Et encore la multiplicité des personnages m'effrayait au départ et pourtant on s'y retrouve étonnamment bien encore une prouesse de l'auteure. On s'y retrouve bien car les personnages sont décrits avec une grande précision. Nous avons vraiment l'impression de les connaître intimement ce qui est rare je trouve dans les romans. 
Les personnages sont très bien travaillés, tous différents ce qui nous permet de les apprécier encore plus. De plus ils sont d'un charisme fou
Iskender quel personnage ! Qu'on aime, qu'on déteste, qu'on plaint.
Pembe et Jamila ce duo de jumelles que j'ai adoré par leurs différences. Esma et sa force de caractère et le petit Yumis que j'ai chéri !
Des personnages que je rêverai de voir au cinéma !

J'ai aussi beaucoup aimé découvrir la culture kurde. Cette famille kurde qui essaye de s'intégrer dans une Angleterre des années 70 très xénophobe, violente avec les immigrés un  vrai choc des cultures. Tout cela est parfaitement raconté et est à mon sens très important.

Si nous parlons de l'histoire en elle même, elle est incroyable. Que ce soit celle des années 40-70 ou 90 toutes les parties de ce roman sont géniales. 
Plus loin qu'une simple histoire de famille c'est une réelle réflexion sur la tolérance, les choix de la vie, la construction de soi et le pardon. 
Magnifique lecture que je recommande à tous!

happy yes good thumbs up bill clinton

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